Signons & rassemblons-nous pour dire NON à la réforme constitutionnelle et à la prolongation de
Suite à la mobilisation de plusieurs associations, syndicats et partis politiques en France samedi 30 janvier contre l’état d’urgence et la déchéance de nationalité, à leur tour des militants et élus d'Europe Écologie les Verts - EELV Benelux et d’ECOLO, lancent un Appel à la mobilisation des Françaises et Français de Belgique l'occasion du sommet Belgique-France sur "la lutte contre le terrorisme et la problématique des migrants". Ce sommet se tiendra ce lundi 1er février au Val Duchesse à Bruxelles en présence du Premier ministre français Manuel Valls et du Premier ministre belge Charles Michel.
Les auteurs de cet Appel demandent au Président de la République française et à son Premier ministre de renoncer à cette réforme constitutionnelle faite à la hâte. Ils invitent toutes personnes se reconnaissant dans cette demande à se rassembler ce lundi 1er février 2016 à 18h00 devant le Consulat Général de France à Bruxelles, bvd. du Régent 42.
Cet appel, repris par les médias sociaux https://www.facebook.com/events/1555098124811718 et sur Internet https://16847.lapetition.be, est déjà signé par plus de 150 citoyens, artistes, entrepreneurs et représentants d’organisations non gouvernementales, français, belges et européens.
Comme l’explique Bertrand Wert, co-secrétaire d’Europe Ecologie Les Verts Benelux et conseiller communal Ecolo à Ixelles « cette réforme, en projetant d’inscrire dans la Constitution la déchéance de la nationalité et le dispositif « d’état d'urgence », exploite l'effroi légitime suscité par les attentats du 13 novembre. Après plus d’une douzaine de lois sur la sécurité et la lutte contre le terrorisme depuis 2001, plus celles qui vont être annoncées, nous avançons vers une société du contrôle généralisé. Cette fuite en avant dangereuse est aussi inefficace. Le débat sur la sécurité de nos concitoyens doit avoir lieu dans la sérénité. Dans le même temps, sur la révision constitutionnelle, nous ne devons pas offrir à nos ennemis, les terroristes, cette victoire symbolique de devoir réviser notre loi fondamentale. Notre démocratie et nos libertés sont leurs cibles. Elles doivent demeurer nos armes et le cœur de nos valeurs. Si cette révision constitutionnelle aboutit en l’état, ce sera la première à restreindre les libertés ».
Par ailleurs, concernant le sommet franco-belge, il ajoute que « outre son titre « la lutte contre le terrorisme et la problématique des migrants » qui fait des raccourcis inadmissibles et discriminants à l’égard de réfugiés qui fuient leurs pays en proie à des dictateurs et des groupes extrémistes islamistes radicaux auteurs des crimes contre l’humanité, nous craignons que les annonces du sommet franco-belge soient uniquement tournées vers des mesures sécuritaires et vers la restriction des libertés publiques. Si plus que jamais il s’agit de prévenir la radicalisation et les départs vers les zones de conflits, il faut en traiter les vraies causes que sont la relégation sociale, les discriminations et le chômage. Cela doit se faire par des nouveaux moyens pour les politiques de la ville, l’intervention dans les quartiers où le chômage ne diminue pas, à Bruxelles comme à Paris, et par des politiques éducatives et culturelles renforcées. Or ni en France, pourtant dirigée par un gouvernement dit « socialiste », ni en Belgique, ni même au niveau européen, nous n’avons entendus de tels engagements ».
Sur ce point du soutien aux politiques éducatives et culturelles pour contrer les départs Bertrand Wert apporte l’exemple de l’interdiction par la Préfecture de Lyon ce mois de janvier 2016 de la représentation de la pièce de théâtre « Djihad » de l’auteur bruxellois Ismaël Saidi : « Nous avons travaillé depuis avril 2015 à la venue de « Djihad » en région lyonnaise avec le soutien de la Mairie de Lyon et des Maisons de Jeunes et la Culture. L’équipe de « Djihad » était prête, les lyonnais enthousiastes, les dates fixées, les budgets sécurisés avec grande difficulté quand même, et six représentations étaient prévues. Au final c’est la Préfecture de Lyon, autrement dit l’Etat, qui a demandé d’annuler et de reporter après l’état d’urgence. Autrement dit on ne sait pas quand… ».
A noter que pour nourrir les débats, les réflexions et les solutions, les auteurs de cet Appel organisent une conférence ce mardi 2 février au Pianofabriek à Saint-Gilles 19h00 sur « France-Belgique : vers une dérive sécuritaire après les attentats de 2015 ? Que faire? » avec comme invités : Sergio Coronado député EELV, Gilles Van Den Burre député fédéral ECOLO et Alexis Deswaef Président de la LDH Belgique, débat animé par Alexis Poulin directeur d’Euractiv France.
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