De l'avenir de la région bruxelloise, de ses 19 communes et de ses 1.191.000 habitants dont ses
Cet article pourrait bien être le prélude à un large mouvement des bruxellois.es non belges de la Région Bruxelles Capitale demandant le droit de vote aux élections régionales de mai 2019!
Au delà du fait d’être cité, c’est un article très intéressant car on y apprend que tranquillement la NVA, le VLD, le CD&V, mais aussi le MR sont opposés au droit de vote des européens Bruxellois et des Bruxellois du reste du monde, pendant que Défi n’est pas pour l’ouverture du débat (y est donc aussi aujourd’hui opposé), et que le CDH est pour le droit de vote des européens installés depuis 5 ans en région Bruxelles-capitale.
Seuls ECOLO-GROEN et le PS sont pour, et le SPA uniquement pour les bruxellois de nationalité européenne (UE 28). Il est surprenant de voir combien les partis conservateurs du pays vivent très bien le fait d’exclure un tiers des citoyens de notre région!
C’est une forme « d’apartheid démocratique » dont la démographie nous apprend qu’elle ne cesse de se renforcer ; et la tendance n’est pas prête de s’arrêter!
Il est dès lors possible d’affirmer que la position du bloc conservateur NVA-VLD-CD&V-MR-Défi, qui ignore la réalité de notre région, rend leurs propositions pour l’avenir de Bruxelles mal-honnêtes. Par la même, elle les disqualifie!
Et contrairement à la conclusion de l’article, on peut aussi se dire que les injustices et les dénis de démocratie sont parmi les moteurs les plus puissants des mobilisations populaires.
Cette cause doit dépasser les clivages partisans tout en mobilisant évidement les partis politiques bruxellois.
Finalement voici trois petites questions et leurs réponses pour la route...
1. Pourquoi faut-il accorder le droit de vote aux régionales aux étrangers ? (seulement à Bruxelles ou aussi en Wallonie ? UE et/ou non-UE ?)
Avant tout arrêtons d'appeler les Bruxellois non belges des « étrangers », ils sont Bruxellois.es mais pas belges, voilà tout. Ils ne sont pas « étrangers » ou « expats »!- Car ils représentent 1/3 des Bruxellois.es 415.000 personnes en sept 2017 et leur nombre ne cesse d’augmenter (voir graphique 1).
On comprend facilement qu'une région, ou une aire urbaine continue, qui exclut de fait 33% de ses habitant.e.s des droits politiques diminue d’autant la légitimité démocratique de son gouvernement. Et ce phénomène est certainement unique dans pays démocratiques en Europe et dans le monde! Aussi il faut noter une augmentation substantielle de ces non belges en RBC depuis 20 ans! Et la tendance ne se réduit pas au contraire elle s’accélère.
Noter aussi que si les non européens non belges deviennent un jour Belges, particulièrement les populations qui émigrent pour raison économique (africaines, sud asiatiques, sud-américaines... voir (graphique 2)), les européens n’ont aucun intérêt à le devenir... Car ils ont tous les mêmes droits, sauf le droit de vote.-
Aussi, pour l’heure, il nous semble que l’urgence est en Région Bruxelles Capitale (RBC) car pas autant de non-belges vivent dans les deux autres régions du pays.
Et sur le "comment faire?", il y a deux écoles:
1/ soit seulement les européens car non partageons par ailleurs un projet politique ensemble qui implique des solidarités, l’Union européenne, donc on pourrait commencer par les européens ;
2/ soit donner l’accès en même temps aux deux (à partir du moment où les non européens sont installés depuis mis de 5 ans en RBC).
2. Quid de leur éligibilité ?
Comment imaginer de donner le droit de vote sans que ces derniers puissent être éligibles? Soit ils/elles sont des Bruxellois.es à part entière soit nous restons sur situation d’aujourd’hui qui crée des « citoyens.nes de seconde zone », qui renforce le ghetto au sein même de notre région... comment peut on arriver à gérer une région qui compte 415.000 zombies?
Autrement dit, des personnes qui vivent économiquement, socialement, environnementalement... mais qui, de fait, sont morts politiquement!?? C’est impossible!
3. Peut-on considérer qu’actuellement, les institutions bruxelloises ne représentent pas la population de la capitale, puisqu’un Bruxellois sur 3 est étranger ?"
La réponse est dans la question, et dans une certaine mesure oui! Nous sommes et devons être fiers de notre Bruxelles cosmopolite, c’est une endorme richesse, nous sommes la ville la plus cosmopolite au monde après Dubaï (où les questions démocratiques ne se posent pas...), mais cela nous donne des défis spécifiques et nous confère aussi des responsabilités - comme j'avais pu le développer en Conseil Communal à Ixelles en janvier 2017 http://ecoloxl.ecolo.be/2017/02/20/vote-des-etrangers-aux-elections-communales-2018-aux-urnes-citoyens/ -.
Le défi majeur est donc d’arriver à s’adapter à cette transformation rapide, avec pour corolaire la responsabilité de l’ inclusion de toutes et tous dans la vie politique/démocratique.
Et là dessus deux points importants :
1/ ne travaillons pas seuls entre francophones mais en associant en particulier les néerlandophones de Bruxelles, comme nous le faisons à Ecolo avec Groen, et puis aussi les 415.000 non belges dont un grand nombre sont aussi anglophones..
2/ avant de parler/penser les réformes invitons tous les Bruxellois.es « autour de la table » en offrant le droit de vote/de se présenter et après on pensera tous ensemble à 1.191.000 hab l’avenir de notre communauté. Pour l’instant et depuis 1989 on ne le pense qu’à +/- 800.000.