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Pour des "alliances solidaires" entre collectivités publiques françaises, belges & européennes

Je partage un billet, non publié, écrit à la suite des inondations du mois de juillet, et je reste à l'écoute de toutes réactions ou contributions sur ce sujet...

Comme prévu par la science, le changement climatique s’accélère. Ses effets sont de plus en plus concrets, visibles et dramatiques pour nos communautés humaines.


Il y a quelques semaines c’étaient plus de 750 Canadiens qui mourraient du fait de chaleurs historiques, suivies de feux provoqués par des éclairs de chaleur, et des Américains qui se réfugiaient dans des centres de refroidissement pour échapper au dôme de chaleur provoquant là aussi des morts. Ces derniers jours c’est à Zhengzhou, métropole de 10 millions d'habitants, dans l'est de la Chine, que les intempéries ont entraîné l'évacuation de plus de 395 000 personnes et causé des dégâts estimés 8,5 milliards d'euros.

Entre temps, ici en Belgique nous venons de subir deux terribles vagues d’inondations, dont la première les 14 et 15 juillet a fait plus de 36 morts et une dizaine de disparu dans la Province de Liège sur le bassin de la Meuse dont seulement +/-20% s’écoule en Belgique. Les inondations ont aussi touché dans une moindre mesure le Luxembourg et les Pays-Bas.




À quelques centaines de kilomètres à l’est, c’est le bassin versant du Rhin, en particulier la région de Rhénanie-Palatinat qui a été particulièrement touchée, avec 180 et encore des dizaines de disparus.

Dans les deux cas les pertes humaines sont très élevées et les dégâts se chiffreront certainement en dizaines de milliards d’euros.


Cet été 2021, le réchauffement climatique démontre qu’il est déjà à l'œuvre, partout dans le monde, frappant encore plus durement et injustement encore les communautés les plus fragiles, notamment de l’hémisphère sud.

Une constance est en train de s’établir, puisque chaque année l'exceptionnel se reproduit et la science nous dit encore que cela ira en s’amplifiant, au point où il a été dit que le prochain rapport du Giec décrira un « scénario apocalyptique ».

Cela ne doit-il pas nous force à repenser ce que nous considérons comme « normal » et tout aussi certainement nous invite à repenser les mécanismes de solidarités et à en inventer de nouveaux ?

Depuis le surgissement de ces inondations en Wallonie l’aide s’organise, avec on l’a vu au niveau des secours, entre entités wallonnes, mais aussi entre régions belges, avec le soutien du fédéral, accompagnés par le mécanisme européen des situations de crise qui a pu mobiliser des secouristes venant de la France ou des Pays-Bas voisins, mais aussi d’Italie ou même d’Autriche.


Puis ce sont des milliers d’initiatives relayées par les autorités publiques, mais aussi par des personnes privées apportant une aide matériel d’urgence aux dizaines de milliers de personnes qui ont tout perdu.


Il n’est reste pas moins que si la catastrophe a touché un bassin de plusieurs millions de personnes pour lesquelles une solidarité immédiate s’est organisée au cœur de l’été, c’est certainement les perspectives du moyen et long terme, après la rentrée de septembre et avec l’automne arrivant qui peut faire monter les inquiétudes. La région wallonne, région toujours en transition économique, qui est la plus pauvre des trois régions belges, pourra probablement compter sur le soutien de l’État fédéral belge, toujours plus déstructuré et appauvri par les réformes de l’État belge, et plus certainement de l’Union européenne, à travers la Commission européenne ou la banque européenne d’investissement, mais à quelle échéance et sous quelles conditions?


À court-moyen terme, ne devrait-on pas essayer de penser à une aide en nature en provenance d’autres collectivités belges ou européennes, et françaises en particulier ?


On peut penser au manque de matériel, corolaire des administrations à reconstruire, avec pourquoi pas l’idée de mise à disposition de personnel ou des moyens des municipalités françaises solidaires qui pourraient être partagés ou mis à disposition temporairement des communes belges, car souvent le personnel de ces administrations locales sont eux-mêmes touchés.

Et puis, il y a aussi évidemment de potentielles aides financières qui resteront cruciales pour la reconstruction de ces communautés locales sur le long terme. Pour ce qui a pu être assuré, il y aura évidemment les assurances qui joueront un rôle envers les collectivités publiques, les ménages ou les entreprises, mais cela prendra des années et il y aura toujours des laissés pour compte et une partie des valeurs seulement couverte. Des aides financières arriveront peut-être aussi de l’État fédéral, bien que ce dernier à l’orée de sa « 7e réforme » ne cesse de perdre en ressources et puissance. L’Europe qui a aussi vu son budget se réduire lors des dernières négociations budgétaires, apportera peut-être sa contribution, mais quand et à quelle hauteur, par quels mécanismes et sous quelles conditions ?

Reste finalement l’émergence de nouvelles solidarités venant du terrain, en particulier entre collectivités locales ou régionales, les plus proches des citoyen-nes, celles en première ligne de ces conséquences directes et dramatiques du changement climatique. De villes à villes, ou régions à régions, des perspectives d’alliances solidaires entre collectivités publiques franco-belges et européennes pour faire face aux conséquences du changement climatique pourraient émerger. Cela fait partie du monde de demain qui nous reste encore à inventer...


Bruxelles le 25 juillet 2021

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